Chronique satirique : La forêt roulante de Ladji Bourama

 

S’il y a une chose avec laquelle Ladji Bourama ne badine pas du tout, c’est bien le confort des hauts serviteurs de l’Etat, dont lui-même. Et qui dit confort, dit véhicules de luxe et palais, n’est-ce pas ?

Ladji Bourama est un homme charitable. C’est bien connu. N’a-t-il pas repêché au gouvernement une armée de transhumants politiques, les arrachant ainsi à la faim et à la soif  ? N’a-t-il pas porté à la primature le jeune Moussa Mara, qui n’est ni tisserand, ni amateur de boubous tissés, alors que les tisserands du RPM détiennent la majorité au parlement ? Il n’y a que ces « hasidi » du Parena pour douter du sens du partage de Ladji Bourama. La cause de leur agitation se voit comme le nez au milieu de la figure:  ils n’ont gagné aucun strapontin  ministériel. D’ailleurs, après leur communiqué-là, ils n’en auront plus jamais un seul, parole de pèlerin !

Charité bien ordonnée commençant par soi-même, il est normal que Ladji Bourama débute les faveurs par sa propre et très islamique personne.

Voilà pourquoi il a acheté un avion. Les ignares, qui ne savent pas mettre le mot qu’il faut à la place qu’il faut, parlent d’avion touristique; mais il s’agit plutôt d’un avion de commandement (nuance!).Un Boeing 737 aussi imposant que le fameux Air Force One de Barack Obama. Il n’y manque que le bouton nucléaire mais ça, en bon musulman, Ladji Bourama n’en a nul besoin.

Pourquoi un avion et pourquoi maintenant ?

La réponse va de soi. D’abord, il ne convient pas qu’un digne descendant de l’empereur Soundjata continue de faire de l’« aéro-stop » ; ensuite, l’honneur du Mali interdit que le premier des Maliens joue les mendiants d’avions. Les mauvaises langues insinuent que Ladji, par ces temps de galère, aurait dû se contenter de l’antique coucou légué par le « Vieux Commando ». Ce que ces gens-là oublient, c’est que ce diable d’appareil abrite, selon toute vraissemblance, des fétiches maléfiques.

Souvenez-vous que les quatre principaux utilisateurs du maudit avion ont passé, l’un  après l’autre, de sales quarts d’heure : le premier, le « Vieux Commando », a fui son palais à dos d’homme; le second, Dioncounda Traoré, a subi, malgré sa pacifique écharpe blanche, une copieuse bastonnade; le troisième, l’astrophysicien Cheick Modibo Diarra, a dû, le couteau sous la gorge, abandonner ses « pleins pouvoirs » à l’aube; quant au quatrième, Django Cissoko, il espérait, après la primature, poursuivre son festin à la Médiature mais s’est retrouvé en retraite anticipée, n’ayant plus que ses yeux pour pleurer. Demander à Ladji Bourama d’emprunter un engin au passé si noir, c’est vraiment lui demander de boire, comme Socrate, la cigüe !

Un avion ne venant jamais seul, Ladji Bourama s’apprête aussi à acquérir un hélicoptère.

Pas pour chasser l’autruche à Kidal (le militant écologiste Iyad Ag Ghali pourrait s’y opposer) mais pour relier son château privé de Sébénicoro à son palais public de Koulouba. Croyez-le si vous le voulez, mais l’hélicoptère procède lui aussi de l’immense miséricorde de Ladji Bourama. Lui dans les airs, plus besoin de couper la circulation routière et d’infliger journellement un calvaire aux usagers. On parle de 600 millions de FCFA pour l’hélicoptère. Et alors ? Ce n’est là que des haricots par rapport au Boeing !

Bon ! Les « hasidi » vont encore une fois jaser mais il faut une escorte motorisée à Ladji Bourama !

Un grand chef de sa dimension ne va tout de même pas se promener seul dans les rues après avoir jeté au trou puis dispersé aux quatre vents des personnages aussi charmants que Sanogo et compagnie ! Pour que les motos d’escorte ne tombent pas en panne, ce qui ternirait gravement l’honneur du Mali, elles doivent être neuves comme des poussins. C’est pourquoi Ladji Bourama vient de payer, rubis sur l’ongle, 50 motos à 20 millions de FCFA l’unité. Ne sursautez pas, hé ! Cela ne fait que 1 milliard de FCFA au total.

Pas de quoi effrayer un trésor public aussi plein que le nôtre. Dautant qu’on nous a promis à Bruxelles une pluie de 2100 milliards de FCFA que notre excellente ministre des Finances ne tardera pas à encaisser, malgré les ragots colportés sur son compte par l’ancien Oumar Tatam Ly. Quelqu’un qui casse du sucre sur le dos des bonnes dames mérite-t-il autre chose que d’être mis à la porte ?

Je vous le redis : l’hôte de Koulouba est la charité même.

Il n’oublie surtout pas les griots et les masseurs de pieds, lesquels, par les temps qui courent, ne cessent de donner de la voix chaque fois qu’un « hasidi » parle de Tomi ou des marchés publics bidonnés. Bien sûr, l’ORTM, traditionnel griot de tous les pouvoirs, vient de recevoir un lot d’une dizaine de véhicules 4X4 climatisés. L’histoire ne dit pas si, dans la cabine de chaque véhicule, se trouvent une guitare, une flûte et un paquet de cirage pour les bottes présidentielles.

Ladji Bourama à Koulouba, les 47 préfets du Mali et leurs 47 adjoints caressent le ferme espoir de renouveler à bref délai leurs véhicules de  fonction.

Pas des charrettes de Markala, mais de grosses Land Cruiser japonaises à 53 millions de FCFA l’unité. Le préfet étant hiérarchiquement inférieur au gouverneur, l’honneur du Mali n’admettrait pas de placer le premier à dos de chameau et son chef à dos d’âne.

Raison pour laquelle chacun des 8 gouverneurs de région pourrait bientôt obtenir une Land Cruiser V8 à 79 millions de FCFA l’unité. Bien entendu, quand on aura acheté du neuf, il n’y aura aucune raison de ne pas reformer la vieille quincaillerie motorisée et, comme d’habitude,  de la céder à  prix d’ami à qui de droit. Les contrôleurs d’Etat vont, par la suite, pondre des rapports mais chacun sait dans quels placards ils finissents, les rapports de contrôle !

Question à mille dollars azawadiens: qui va supporter les frais d’entretien et de carburants de cette forêt de véhicules dont beaucoup avalent allègrement 27 litres de gazole aux 100 kilomètres?

La question n’a pas lieu d’être posée puisque, par définition, l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens haut placés n’ont pas de prix.

Les cauris ne précisent pas de date précise mais le jour où nos troupes reprendront Kidal, nous pourrons compter sur les dépôts de carburants jihadistes découverts par les soldats français et tchadiens dans les montagnes du  Tigherghar. A moins que quelque opposant galeux et teigneux n’ait puisé dans lesdits dépôts !

Vous conviendrez volontiers qu’un président élu avec une avance si confortable ne peut dormir à la belle étoile.

Il lui faut une résidence et des bureaux décents. Si personne ne sait, à ce jour, ce que coûte la rénovation de la résidence présidentielle de Sébénicoro, on a, en revanche, une idée des fonds qui seront investis dans la rénovation du palais de Koulouba: 10 petits milliards de nos francs.

Un puissant pays comme le nôtre n’est pas à cette misère près, inch Allah ! Ce n’est pas parce qu’on traverse aujourd’hui la galère que notre sort est définitivement scellé. Notre ancêtre, Kankou Moussa, ne se surnommait-il pas « roi de l’or »  ? A la faveur de son fastueux pèlerinage et de ses royales libéralités, n’a-t-il pas fait chuter le cours mondial de l’or pendant 10 ans ? Avec de la chance, une seconde rénovation pourrait, dans 10 ans, permettre d’agrandir le palais de Koulouba et d’y annexer la ville de Kati.

Rien de plus facile car Kati n’héberge plus de junte et ne fait plus peur à Bamako. Et puis, à l’intention des « hasidi » qui crient à la gabégie, il y a lieu de rappeler qu’à la fin de son mandat, Ladji Bourama n’emportera pas le palais dans sa bouilloire!

Tiékorobani

 

http://www.malijet.com/a_la_une_du_mali/100909-chronique-satirique-la-foret-roulante-de-ladji-bourama.html

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Chronique satirique : Un touriste nommé LadjiBourama

De son élection à nos jours, LadjiBourama parcourt le monde sans rien rapporter au bon peuple. Et il menace de patates chaudes ceux qui osent se plaindre !

Si LadjiBourama a une spécialités, c’est bien de se promener à travers le monde. A part Christophe Colomb, l’homme qui a découvert l’Amérique, et le roi Aboubakari II, notre ancêtre mandingue qui, à bord de sa malheureuse pirogue, s’est noyé dans les flots marins en voulant jouer à l’explorateur, il n’y a pas au monde deux globe-trotters comme l’hôte de Koulouba. Il lui reste juste deux ou trois expéditions pour devenir maréchal des airs, un grade qui a existé chez ses amis grecs dont il parle merveilleusement la langue. Et je vous l’assure, le jour où il dressera le bilan de son quinquennat, LadjiBourama nous décrira le visage des extraterrestres car nul ne peut avoir voyagé comme lui sans  rencontrer ces étranges créatures d’Allah soubahanawatallah. Du 4 septembre 2013 à nos jours, LadjiBourama a parcouru plus de kilomètres aériens que la navette spatiale Pathfinder.

 

Inaugure-t-on un marché de poulets à Marakech ? Le voilà sur le tarmac en grand boubou blanc ! Ouvre-t-on une boutique de chapelets au Qatar ? Le revoilà, accompagné d’une nuée d’invités ! S’agit-il de visiter une palmeraie à Las Palmas ?   Encore lui ! Y a-t-il une foire aux légumes en Mongolie? Toujours lui ! Petit problème  de détail: de ses incessants voyages, LadjiBourama ne ramène jamais rien pour le bon peuple, sinon de nouvelles et bruyantes menaces. Après avoir beaucoup agité le doigt devant les cameras de l’ORTM, l’infatigable  pèlerin national reprend aussitôt les airs pour le Rwanda ou le Burundi, pays dont chacun sait qu’ils crèvent de faim comme nous.

 

 

Pour ne rater aucune cérémonie à l’étranger et éviter l’« aéro-stop » (ce mot est de mon invention, hé!),   LadjiBourama a trouvé le moyen de s’adjuger un Boieng 737 pour la bagatelle de 18 millards de nos francs. Bien entendu, il n’y a que ces envieux,ces « hasidi » du Parena pour s’en plaindre ! A en croire Ladji, si le leader du Parena et ses camarades opposants se plaignent du Boeing flambant neuf, c’est parce qu’ils n’ont pas été nommés au gouvernement. « Eh bien non! Ntè, N’touta! Je ne les prendrai pas dans mon gouvernement ! Et qu’ils prennent  garde : ceux d’entre eux qui ont détourné les biens publics rendront gorge ! », fulmine LadjiBourama de retour d’une mission exploratoire au Maroc. L’opposition a donc du souci à se faire car, quoiqu’il ne quitte jamais les airs, LadjiBourama ne parle jamais en l’air. Quand il promet quelque chose, il le fait,inch Allah ! Les rares choses qu’il a promises sans les réaliser attendent seulement la fin du monde pour se concrétiser. Par exemple, la procédure de haute trahison annoncée contre le « Vieux Commando » et la procédure de diffamation annoncée contre le journal « Le Monde ». Quant à son programme, il paraît que la première partie (« l’honneur du Mali ») est déjà accomplie malgré l’inefficacité de Tatam Ly; la seconde partie, qui a trait au « bonheur des Maliens », se réalisera sans doute avant que le soleil se lève à l’ouest. Alors, croisons les doigts !

 

 

Certes, un grand chef comme LadjiBourama mérite un Boeing; mais que deviendra celui légué par le « Vieux Commando »? Il faut savoir que tout avion, militaire ou civil, doit être entretenu même s’il passe l’année entière sur le ventre. Or le Boeing 727 du « Vieux Commando » inspire une sainte terreur à LadjiBourama qui, m’a-t-on dit, le croit rempli de fétiches et de diables vengeurs. Du coup, l’appareil a beau reluire comme un miroir et bénéficier d’une assurance contractée chez la compagnie allemande « Allianz », Ladji refuse d’y mettre les pieds. Pis, il refuse aussi d’y affecter le moindre franc d’entretien. Du coup, le coucou se détruit de jour et jour; sous peu, il ne sera même plus bon pour bombarder les nuages en vue de provoquer la pluie. Va-t-on alors le ranger au musée national ou en faire des marmites pour l’armée ? La réponse appartient au gouvernement qui, pour l’heure, communique sur tout sauf sur cette grave question.

 

 

Il est vrai qu’à propos  de communication, celle du gouvernement laisse plutôt à désirer. Du temps où il était simple ministre de la Ville (ou du village, je ne sais plus !), Moussa Mara avait pris l’habitude de s’afficher à la télé tous les soirs pour nous entretenir de ses pharaoniques projets urbains. Une fois à la primature, il a reçu de LadjiBourama une ferme consigne de discrétion. Depuis, il a disparu du paysage, discret comme une ombre et sage comme une image. Pour mieux se faire oublier, Mara ne porte plus de costume, préférant des boubous et une barbichette d’imam de Lafiabougou. On aurait donc tort d’attendre du Premier Ministre qu’il nous explique quoi que ce soit.

 

 

Quant au ministre de la Communication, ses courriers confidentiels se retrouvent, on ne sait comment, dans la presse et on y lit de vifs reproches adressés à la cellule de communication de Koulouba. Pour une communication harmonieuse au sommet de l’Etat, il faudra repasser dans un siècle, n’est-ce pas?

 

 

Le tout n’est pas d’acheter un Boeing; il importe, avant tout, de dire au peuple les détails de la transaction.

 

Je ne suivrai pas le Parena lorsqu’il préconise d’annuler l’achat: annuler un marché déjà exécuté reviendrait plus cher à l’Etat car il faudrait alors payer, en sus du prix convenu, des dommages et intérêts substantiels. Le vrai débat réside plutôt dans les questions suivantes : qui a eu le marché de fourniture de l’avion ? Y a-t-il eu appel d’offres ? Sinon, pourquoi ? Comment et par qui les 18 milliards de FCFA seront-ils payés ? Le peuple a droit à ces informations que le gouvernement semble refuser de donner en s’abritant derrière des communiqués sans tête ni queue du RPM. Or pour contraire notre très silencieux gouvernement à parler, la Constitution prévoit des moyens, notamment l’interpellation du gouvernement par les députés et la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire. Mais voilà:  sous nos tropiques, la Constitution sert juste à s’essuyer les pieds et les députés juste à voter des deux bras ! Quant à LadjiBourama, il ne se reconnaît plus d’obligation de compte-rendu. L’avez-vous  remarqué ? Dans l’euphorie de sa victoire électorale, il disait devoir son mandat au « vaillant peuple du Mali »; mais depuis que ledit vaillant peuple a commencé à jaser et à grogner, LadjiBourama a changé le chapelet, pardon!, le fusil d’épaule en se disant élu par Allah. C’est donc à Allah et à Allah seul qu’il réserve ses explications…

 

 

Tiékorobani

 

Source: 

http://www.maliweb.net/societe/chronique-satirique-touriste-nomme-ladjibourama-267942.html/comment-page-1/#comments

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Cela reflète-t-il le niveau des étudiants maliens ?

 La télé réalité est un phénomène assez récent dans notre cher pays.  Les jeunes maliens comme tous les autres passent beaucoup de temps devant leurs postes de télévision, et avec la démocratisation des paraboles ils sont abreuvés de tous les programmes abrutissant proposés par les chaines étrangères. Ainsi au Mali il y a des fans de la StarAc, de la Maison des secrets, de la nouvelle star, le loft, les Chtis à Ibiza, de Nabila – Non mais allo quoi- et j’en passe.

Flairant le bon coup la chaine panafricaine africable s’est lancée dans la production de télé poubelle, mettant en scène des jeunes en « panne » de célébrité, en effet passer à la télévision attire toujours autant, chacun étant à la recherche de son petit quart d’heure de gloire. 

Jusque-là tout se passait sans polémique cependant la nouvelle trouvaille des génies d’Africable, « Case Saramaya, qui est la plus belle » fait grand bruit. Il s’agit d’un concours de beauté (Bon elles ne sont pas toutes belles mais là je m’égare) avec un jury qui pose des questions aux candidates. Et il n’y a pas à dire c’est une catastrophe.

Des étudiantes en Droit ou en médecine maitrisant à peine le Français, donnant des réponses stupides, et provoquant par la même les moqueries du téléspectateur. Il n’y a pas à être choqué par cela c’est la recette de la télé poubelle, ces candidates  passent un casting et l’objectif est de faire rire, de divertir. C’est moralement répréhensible évidemment dans la mesure où la chaine jette ces jeunes en pâture pour faire de l’audimat, cependant les filles sont consentantes donc on ne peut hurler à la manipulation, ni les blâmer, quoi que….

L’objectif n’est pas de procéder à une étude psychologique de la jeunesse malienne qui est peut-être en manque de repère, en manque de perspective d’avenir, mais les réactions à la suite de cette émission sont très intéressantes.

Certains dans les medias et sur les réseaux sociaux se sont empressés de prendre ces malheureuses comme exemple de l’échec du système éducatif malien. A mon sens c’est un peu expéditif. Certes l’école malienne a un problème, certes nous avons des bacheliers ayant des difficultés claires dans la maitrise de certains concepts, certes l’école malienne va mal, cependant il ne faudrait pas généraliser, ces jeunes filles ne représentent absolument pas la jeunesse malienne, et ne pourraient être prises comme preuve de l’échec d’un système.

Pour avoir fréquenté une école publique, au Mali, une école privée et le Lycée français, je peux dire que les élèves maliens ne sont pas moins brillants que les élèves des écoles privées ou françaises. La différence de niveau se fait lorsque les maliens vont faire leur études en France par exemple, et cela est plus lié aux différences dans les méthodes d’enseignement et d’apprentissage. Récemment un ami professeur dans une école supérieur au Mali me confiait que ses étudiants avaient besoin qu’on leur dicte les cours, car ils n’arrivent pas à effectuer une prise de note. Ce n’est pas un problème d’intelligence, c’est lié à nos méthodes d’apprentissage.  J’ai également fréquenté des étudiants maliens en France, très intelligents, doués mais qui avaient des difficultés liées à nos méthodes d’apprentissages trop scolaires qui ne vont pas vraiment avec les universités occidentales.

Il est vrai aussi lorsque l’on discute avec les chefs d’entreprises, responsables d’ONG ils vous diront tous la même chose : « On a un gros problème de compétence, donc des difficultés à recruter ». Mais cela est lié au fait que les formations au Mali ne correspondent pas aux demandes du marché du travail.

Alors Oui il y a des problèmes dans notre éducation, les écoles et le matériel sont vétustes, nos méthodes d’apprentissage datent des années 60, les jeunes sont désabusés et l’école n’est plus le lieu permettant une ascension sociale, tant le chômage ravage notre jeunesse, les classes sont saturées, les professeurs mal payés, mal formés etc…. Mais ces jeunes filles ne peuvent être représentatives de la jeunesse maliennes.

Il y avait certainement des filles très jolies et capables de raisonner, mais une belle fille intelligente ça ne fait pas vendre, ça ne fait pas l’audimat, ça ne fait pas parler. Et il est terrible d’admettre que si ces jeunes filles n’avaient pas donné des réponses aussi stupides, nous ne serions pas en train de parler de l’émission en question.

Ces émissions sont potentiellement toxiques pour la jeunesse, cette superficialité peut pour les moins armés d’entre nous contribuer à faire croire, qu’on n’a pas besoin d’être éduqué dans la vie tant il suffit d’être belle…Assez de Psychologie!….Et je ne vous parle même pas des « chasseuses de likes sur Facebook » toujours aptes à publier des photos d’elles dans des positions suggestives mais là encore je m’égare….

Case Saramaya aura au moins eu pour intérêt de lancer un débat sur l’éducation au Mali….Quelle chance !

 

Source : http://askiamohamed.wordpress.com/2014/01/29/affaire-case-saramaya/

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Escrocs et bras gros

Les amis sont au grin: Kany est avec son petit panier d’arachide, Alpha : fait le thé, et   Aziz:  pousse de légers sourires pendants qu’il consulte des messages sur son téléphone portable.

 

-Kany : Tu veux bien m’aider à faire un petit calcul…mentalement, vite fait ?

-Alpha : Vas-y.

-Kany : Je parlais à…

Aziz est toujours concentré sur son téléphone. Voyant Alpha, un peu chiffonné,
Kany tente sa chance quand même
.

-Kany : D’accord. Mamou Kanté me devait 10.000 francs pour mes encens. Et vendredi dernier, c’était le dernier délai ; à partir de là, chaque jour lui coûte un supplément de 50 francs.

-Alpha : C’est facile ça.

-Kany : Ce n’est pas fini. Bintou Coulibaly me doit 20.000, et pour les 20.000 le taux d’intérêt est de 100 francs, Djénéba Sinta, 40.000 – taux de 200 – Moïse, 5.000 francs – taux à 25 –.

            Aziz se met à calculer sur son téléphone.

-Alpha : 1.500 francs de taux d’intérêt on te doit aujourd’hui. En supposant qu’ils te remboursent tous avec le principal, tu auras 76.500 francs. Mais s’ils trainent jusqu’à samedi, ce qui je suppose t’arrange car tu as un mariage dimanche, alors tu auras 3.000 francs d’intérêt. Ça fait un petit retour en taxi. Si tu te fais déposer, ça pourrait payer un petit « dibisogo ».

            Aziz et Kany sont tous les deux estomaqués.

-Kany : Tu as une nouvelle potion ? (Alpha acquiesce avec un large sourire). Mais qu’est-ce que tu as avec ce fichu téléphone (elle arrache à Aziz son téléphone et lit le message). « Tu m manke bcp, G a-T 2 t voir mon chou…sexy ». Sexy ? C’est quoi ce…C’est ta secrétaire qui t’envoie ces messages cochons ? C’est comme ça qu’elle compte monter en grade ?

-Aziz : Un, ce n’est pas une secrétaire, c’est un « agent d’accueil ». Et deux, il n’y a rien de cochon…

-Kany : « Tè bra gro et fore me manke ». Bras gros et forts ? Tu as raison, ce n’est pas cochon. C’est juste…loin de la vérité !

Kany et Alpha éclatent de rire.
Un cycliste freine net devant eux.
Il enlève son casque : c’est Moïse.

-Aziz : Moïse, le Tour de France, c’est en Juillet. Et les Jeux Olympiques, dans trois ans. Et le Tour du Mali, on attend toujours qu’on l’invente, celui-là.

-Moïse : Einstein, nous ne sommes pas tous comme toi. Certains prennent plaisir à prendre soin de leur santé, à exercer une activité physique pour entretenir leur système cardiovasculaire…

-Kany : Elle s’appelle comment ?

-Moïse : Quoi ? Vous ne croyez donc pas que… (Il voit qu’on a décelé l’imposture derrière son discours) : Walett.

-Alpha : C’est pour cela que tu es partout à vélo. Tu es parti vers l’aéroport hier, n’est-ce pas ?

-Aziz : Et j’ai cru te voir avant-hier sur le pont.

-Kany : Et moi j’aimerai connaître le rapport avec cette Walett.

-Moïse : C’est une mordue de sport. Elle est passée à mon garage une fois pour que je la dépanne.

-Kany : Quoi ? A ce point ? Elle va chercher des hommes dans la rue ?

-Moïse : Non ! Un pneu de son vélo était crevé ! Je l’ai dépanné et depuis elle passe souvent pour un contrôle, pour discuter ou pour boire un peu d’eau (il s’arrête).

-Kany : Et ?

-Moïse : Elle m’a montré les joies du sport et j’ai réalisé que…

-Aziz : Il n’arrive pas à conclure, alors il fait recourt à l’ « Immersion ». Il entre dans son monde à elle, s’adapte à son environnement, s’ajuste à son mode de vie. C’est une technique de prédateur…

-Alpha : On le sait déjà, Aziz, tu es bon avec la théorie (« Tais-toi ! » en langage codé) !

-Kany : Vraiment, elle te résiste à ce point ?

-Moïse : Ouais. Si seulement, je parlais Tamachek pour pouvoir l’impressionner !

-Kany : Elle est Tamachek ?

-Moïse : Oui.

-Kany : Et elle adore rouler à vélo ?

-Moïse : Oui.

-Kany : Waouw, l’ordre de l’univers se bouleverse, on dirait. Lui (Alpha), il sait faire des maths. Certaines disent que lui (Aziz), il est « sexy ». Et apparemment les Tamachek font du vélo dans le désert !

-Aziz : Et il ne manque plus qu’une chose : que toi, tu trouves un mari !

 

à suivre ...

 Publier dans Fereba 5 (mars 2010) par Fousseynou BAH.

 

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