Campus universitaire de Bamako : le sexe à vil prix!

Le campus qui est construit pour offrir aux étudiants un cadre d’hébergement est devenu un lieu d’entassement pour eux. A coté du mal vivre, la prostitution des étudiantes au campus est en train de prendre des proportions démesurées et alarmantes. Par la force du laisser-aller, la plupart d’entre-elles ont le quotidien partagé entre les études, la journée et la prostitution, la nuit.

La vie nocturne des étudiants au sein de certains campus est un vrai bordel. Au sein des campus universitaires du Mali les étudiantes sortent et entrent comme elles le veulent et n’ont pas de compte à rendre à qui se soit. Du coup, elles confondent la liberté et le libertinage. Certaines vont jusqu’à transformer leur chambre en maison close en y recevant leurs petits amis (ou clients) avec la complicité de leurs colocataires. Certaines filles au campus sont des étudiantes le jour et filles de joie la nuit par obligation ou par plaisir.

Si certaines, notamment des étrangères  se prostituent faute d’argent pour subvenir à leurs besoins. D’autres le font par pur plaisir, en raison de non surveillance. En effet, le sujet n’étonne plus. Et donne lieu à plusieurs interprétations.

Selon Aïchata Sidibé de la FLSL, 3ème année Anglais bilingue,  ces filles qui résident au campus souffrent beaucoup. « Certaines d’entre elles viennent des régions très éloignées. Et ont des conditions de vie très difficiles. Donc, arrivées au campus avec le retard de remise des trousseaux et de la bourse, elles ont des difficultés à subvenir à leurs besoins .D’autres cherchent des emplois précaires contrairement à  certaines qui vendent leur corps pour s’épargner de certains maux » renseigne-t-elle. Et d’ajouter que le CENOU (Centre d’œuvres Universitaires) doit voir et revoir la situation des étudiantes au campus, qui souffrent énormément.

Aux dires de Cheick Sissoko de la FSJP,  ces filles se donnent facilement aux hommes pour pouvoir me mettre quelque chose sous les dents.  « Pour moi ce n’est pas une façon de faire face aux problèmes. Elles doivent essayer de travailler pour gagner leur pain dignement. Sinon, la prostitution à laquelle, elles s’adonnent peut les nuire » conclue-t-il.

« Je vis depuis trois ans  au campus de la FAST. Au début je ne faisais qu’étudier mais depuis un an j’ai rencontrée une amie qui couche avec des étudiants de notre faculté pour de l’argent. Elle m’a ensuite présenté des amis qui venaient me voir dans ma chambre  quand mes colocataires étaient absentes. J’ai gagnée de l’argent comme ça et je me suis achetée  tout ce qui me manquait » soutient une étudiante en Géographie, qui a préféré rester dans l’anonymat.

Nombreuses sont ces jeunes filles aux campus, qui souffrent beaucoup financièrement pour s’assumer les frais subsidiaires  des études. Les parents au village qui n’envoient pas d’argent mais réclament et ne  se soucient point des conditions de vie de leurs enfants en ville. Pour cela, ces étudiantes ne voulant pas décevoir leurs parents  font le tout pour le tout pour eux. Donc, cela poussent d’autres à vendre leurs corps.

Car elles n’ont pas de travail et les bourses ne couvrent pas tous leurs besoins. C’est le cas d’une étudiante de la FLSL. Qui nous a témoigné en ces termes : « beaucoup de gens pensent que je couche par plaisir, mais ils se trompent. Je n’ai personne sur qui compter. Je me prends entièrement en charge, je suis ici pour étudier comme je ne travaille pas, la seule solution que j’ai trouvée pour pouvoir continuer mes études c’est de me prostituer. Ma famille restée au village me réclame parfois de l’argent. Souvent j’ai du mal à me regarder dans un miroir car j’ai honte de moi-même ».

La  prostitution des étudiantes au campus prend de plus en plus de l’ampleur, et nombreuses d’entre elles affirment que c’est par manque de moyens. Donc, si une disposition pouvait-être prise pour les aider un peu et de réduire la prostitution au niveau scolaire, cela pourrait constituer une grande promotion des conditions, à la fois estudiantines et féminines.

Aoua Traoré

SourceTjikan

Malijet

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Commentaires

2 Comments restants
Oumou Diallo il y a 9 années
Waouh!!! Je suis très choquée actuellement par cet article. Je ne peux imaginer cela au Mali.
Cheick, le gouvernement a sa part de responsabilité dans tout cela mais la plus grosse part revient à ceux qui doivent leur remettre leur trousseau tous les mois. Savez vous que ces gens prêtent l'argent des trousseaux aux commerçants afin de se faire le plus d'argent sur le dos de ces étudiants. Le plus souvent, ces commerçants ne les remboursent pas à temps, malheureusement c'est les étudiants qui payent le prix.
Le gouvernement doit prendre ses responsabilités, dans le sens ou il s'engage actuellement dans la lutte contre la corruption, le versement du trousseau aux étudiants devraient être fait par virement bancaire ainsi il n'y aura plus ce genre de problème.
Cheick Mahady SISSOKO il y a 9 années
Oumou Diallo je suis d'accord que la corruption est à la base de tous nos problèmes au Mali.
Et ça ne date d'aujourd'hui. Pour changer il faut attendre encore car il nus faut un lavage de cerveau!
Solomane NANAKASSE il y a 9 années
Là actuellement, toutes les bourses sont versées par virement bancaire (ECOBANK). Le problème réside surtout dans les retards de paiement et le taux pour les étudiants dont les parents sont décédés ou n'ont pas les moyens.

Hawa TRAORE il y a 9 années
C'est une situation triste, je ne supporte pas ces filles, encore moins celles qui le font par plaisir, mais pour avoir eu des amies dans ces campus, il parait que ça devient rapidement l'enfer, entre les grèves, les avances des profs pour qu'elles aient des notes, le manque d'espoir en l'avenir. je pense que le CENOU a une grande part de responsabilité dans tout ça. J'ai lu un des rapports du vérificateur général sur la gestion des fonds alloués au CENO environ (17 millions de FCFA), j'en étais dépitée. Au lieu de construire des logements descends, donner les bourses à temps, ils ont tout dilapidé avec des fois plus d'1 million de FCFA de facture de téléphone pour un des employés, ils ont prétendu avoir fait des achats de matériel, mais aucune facture retrouvée, et j'en passe. N'est ce pas un problème d'impunité de l'Etat qui fini par punir ces étudiants et étudiantes? Sinon j'ai le rapport en question, je conseille à tous de le lire, pas pour se faire mal, mais pour comprendre nos problèmes de fond, on y verra peut-etre des solutions adéquates.
Oumou Diallo il y a 9 années
Hawa pourrais tu m'envoyer le rapport en question, j'aimerai bien le lire.

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