Escrocs et bras gros (suite et Fin)
- FEREBA CPD
- February 03, 2014
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Le lendemain, sur le chemin du travail, Aziz se trouve coincé dans un embouteillage.
La cause : une belle voiture arrêtée sans apparente raison, enfin pour Aziz, car en réalité elle laissait passer une vieille mendiante avec deux enfants.-Aziz : Mais c’est quoi ça ! Oh ! Il y a des gens qui ne valent pas la peine quoi ! Vous m’avez entendu, pas la peine !
-Une voix dans la circulation : La ferme !
-Aziz : Tu es où, petit con (il sort sa tête par sa vitre sans grande conviction en ses mots) ? Si je n’étais pas pressé, je te ferais ta fête. Mais pour qui est-ce que tu te prends ?
-La voix : Pour qui est-ce que tu te prends toi aussi ?
-Aziz : Moi, c’est Aziz Diallo, l’homme qui n’a peur de rien.
(À peine il finit ses mots qu’un « frou-frou » chaud vient lui tomber sur l’épaule qu’il étalait fièrement par la fenêtre.
Il sursaute, criant dans tous les sens avant de se reprendre et de monter sa vitre).(Au grin, Alpha discute avec le nouvel ami qu’il s’est fait en dehors de son groupe : un témoin de Jéhovah.
Le thème du jour : le pardon.)-Témoin : « Et là, il réalisa le pouvoir libératoire du pardon », ( il prononce fervemment ces mots qui achèvent l’histoire qu’il lit dans son petit livre à Alpha).
-Alpha : Très belle histoire. C’est plus intéressant que l’histoire de Moïse qui marche sur l’eau d’une rivière.
-Témoin : Ça, c’est Jésus. Moïse a séparé l’eau d’un fleuve en deux.
-Alpha : Eau de rivière, eau de fleuve, eau de mer. C’est toujours de l’eau, (l’air très croyant).
-Témoin : Alpha, le pardon est salvateur pour l’âme humaine. Tu n’as jamais gardé de ressentiment au fond de toi contre quelqu’un ? Un être proche, un membre de la famille ou un ami ? C’est le moment de te libérer, de te délivrer du poids de la haine.
(Il acquiesce la tête comme un enfant qui cède à une requête.
Une histoire semble monter en lui).-Alpha : Il y a quelqu’un. Un vieil homme, moustachu, au gros ventre avec sa ceinture … Le Commandant !
(Dégoût, haine et peur se retrouvent tous sur son visage, soudain).
-Témoin : Parle mon frère, libère-toi.
-Alpha : J’avais 12 ans à l’époque et comme tout gosse, j’adorais les mangues. Je partais alors sous les manguiers. Un jour le commandant m’a attrapé. Oh …, (il émet un soupir de douleur) ! Et il m’a fait ce que le lièvre fait souvent à l’hyène : il m’a humilié.
-Témoin : Il t’a forcé à manger les fruits de trois manguiers et t’a gardé au soleil puis il a appelé les enfants pour te voir entrain de faire ta petite affaire dans ta culotte ?
-Alpha : Comment est-ce que tu le sais, (il s’exclame, scandalisé) ?
-Témoin : Le boutiquier le racontait à l’instant aux enfants pour les effrayer des manguiers. Je ne savais que c’était toi. Je n’avais pas suivi le début de l’histoire. Une fille se débattait contre une fourmi ailée et enlevait son T-shirt.
(« Quel genre ce témoin de Jéhovah es-tu »).
-Témoin : Pardon, pardon, mon frère, pardon…, (il efface la mine vicieuse qui s’était installée sur son visage). La meilleure des choses à faire, c’est de pardonner, de réparer ce qui a été brisé.
-Alpha : Ma dignité et ma réputation ?
-Témoin : Non, enfin … ça aussi peut être. Mais je veux dire la relation que tu entretenais avec la personne.
-Alpha : La seule relation que j’avais avec le Commandant jusqu’à ce jour, c’était ses mangues. Oh, non. Il y avait aussi sa fille dans ma classe ; elle m’avait donné un surnom qui m’a suivi jusqu’au lycée, « mangoro boy ».
-Témoin : Tu dois partir voir ce Commandant, lui parler, lui accorder ton pardon, et me donner 1000 francs pour cette séance.
-Alpha : Quoi ?
-Témoin : Je plaisantais.
(Les deux ricanent ensemble. Plaisantait-il vraiment ?)
(Au bureau d’Aziz, c’est l’heure de la reine Kany.
Assise sur le bureau, à décortiquer ses arachides dont elle jette les coquilles partout, elle exaspère le maniaque Aziz qui les ramasse).-Kany : Qu’est ce que je dois faire ?
-Aziz : Un d’abord, arrêter de salir mon bureau et deux, retourner à ton bureau pour faire semblant de travailler. Et trois, sortir avec ton patron n’est pas une bonne idée.
-Kany : Il veut seulement que je l’accompagne à la soirée des hommes affaires.
-Aziz : Il n’a pas de femme !
-Kany : Je ne sais pas. Peut être qu’elle n’est pas aussi jolie que moi…C’est juste un léger pot entre les businessmen de la capitale.
-Aziz : Oui. C’est comme ça que ça commence. Un pot puis une sieste dans une chambre d’hôtel puis une grossesse. C’est comme ça que mon patron a pris trois de ses quatre femmes. Quatre même quand on y ajoute la maîtresse qui a un bâtard de lui et une villa dans une cité résidentielle.
-Kany : Ton patron fait ça pour des filles et tu ne m’en as rien dit(elle rouspète en balançant sur Aziz sa poignée de coquilles d’arachide vides) !
-Aziz : Est-ce tu as pensé au jour où ça se terminera entre vous deux ? Il pourra te virer, sans parler de ta réputation qui sera salie. Tu as pensé à tes collègues ? Si tu fais ça, tu ne risques pas d’avoir des amis parmi eux.
-Kany : Ça, c’est vrai. J’ai déjà l’impression qu’ils ne m’aiment pas beaucoup. Et je ne sais pas pourquoi.
-Aziz : Moi non plus
(Ironiquement pendant qu’il ramasse les coquilles par terre).
-Kany : C’est quoi cette tâche sur ta chemise ?
-Aziz : Oh…
(Des applaudissements viennent de la salle d’accueil.
Les deux amis s’amènent au spectacle).-Patron : Voici, Massiré. Il est là pour assister Koné & Co dans le dossier de Malibah S.A. Il nous vient de New York où il travaille dans un cabinet célèbre. Son affaire est prioritaire et requiert l’attention de tout le monde.
-Aziz : (il chuchute à Kany) Ça veut dire dans son langage à lui que s’il vous voit avec autre dossier que celui là, vous risquez d’être viré.
-Patron : Votre disponibilité sera appréciée.
-Aziz : Votre prime de fin d’année en dépend.
-Patron : Merci et je compte sur vous pour un travail d’équipe.
-Aziz : N’oubliez pas de faire le « koko » auprès de mon fils ; (d’un air grincheux mais d’une voix toujours basse) ça aussi ça compte.
(C’est alors que le patron commence à présenter les employés à Massiré.
Quand celui-ci se tourne vers Aziz, il le reconnaît tout de suite).-Patron : Et lui, c’est…
-Aziz : Aziz … Diallo.
-Massiré : Aziz Diallo comme dans « Aziz Diallo, l’homme qui n’a peur de rien ».
-Aziz : Vous devez vous méprendre.
-Massiré : Non, c’était vous. Vous criez que vous êtes Aziz Diallo et que vous étiez un homme qui n’a peur de rien. C’était juste avant que la vieille qui passait ne vous jette un « frou-frou » à la figure.
-Kany : C’est ça qui a fait cette tâche ?
(Aziz s’efforce de faire signal à Kany avec un petite tape sur l’épaule mais celle-ci contenue à l’enfoncer).
-Massiré : Je suis ravi de vous revoir. Je suppose que vous allez tenir votre parole et me filer cette raclée promise. Que diriez-vous du vendredi après-midi ?
(Tous les regards se dirigent soudain vers Aziz. Un non n’aurait pas été humiliant si Fanta, la secrétaire du quatrième, sa copine, n’était pas du public. Un acquiescement s’exprime de sa tête après la vigoureuse poignée de main avec Massiré, douloureuse poignée qui n’était qu’un simple avant goût de ce qui pouvait l’attendre).
Dr. Fousseynou BAH
(Publier dans Fereba 5, mars 2010)? À découvrir : « Ah les docteurs ... ces salauds ! »? [ Une petite histoire drôle, amusante, captivante ? qui reflète quelques aspects de la société Malienne. On n’en dit pas plus :-) ]
Dans les secrets de la téléphonie mobile
- Doumma Maiga
- July 15, 2014
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Comment un téléphone portable téléphone-t-il ? par universcience-lemondeVotre téléphone portable sonne ou vibre. Vous décrochez et pouvez discuter avec votre interlocuteur. C'est magique… Pourtant, qui sait comment fonctionne le système, comment sont installées les antennes-relais, comment les téléphones signalent leur présence, etc. ? Petite plongée dans les secrets de la téléphonie mobile grâce à cette vidéo didactique d'Universcience.tv.
(Production : Universcience.tv, Unisciel, université Lille-1.)
Le Monde.fr
Campus universitaire de Bamako : le sexe à vil prix!
- Cheick Mahady SISSOKO
- June 06, 2014
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Le campus qui est construit pour offrir aux étudiants un cadre d’hébergement est devenu un lieu d’entassement pour eux. A coté du mal vivre, la prostitution des étudiantes au campus est en train de prendre des proportions démesurées et alarmantes. Par la force du laisser-aller, la plupart d’entre-elles ont le quotidien partagé entre les études, la journée et la prostitution, la nuit.
La vie nocturne des étudiants au sein de certains campus est un vrai bordel. Au sein des campus universitaires du Mali les étudiantes sortent et entrent comme elles le veulent et n’ont pas de compte à rendre à qui se soit. Du coup, elles confondent la liberté et le libertinage. Certaines vont jusqu’à transformer leur chambre en maison close en y recevant leurs petits amis (ou clients) avec la complicité de leurs colocataires. Certaines filles au campus sont des étudiantes le jour et filles de joie la nuit par obligation ou par plaisir.
Si certaines, notamment des étrangères se prostituent faute d’argent pour subvenir à leurs besoins. D’autres le font par pur plaisir, en raison de non surveillance. En effet, le sujet n’étonne plus. Et donne lieu à plusieurs interprétations.
Selon Aïchata Sidibé de la FLSL, 3ème année Anglais bilingue, ces filles qui résident au campus souffrent beaucoup. « Certaines d’entre elles viennent des régions très éloignées. Et ont des conditions de vie très difficiles. Donc, arrivées au campus avec le retard de remise des trousseaux et de la bourse, elles ont des difficultés à subvenir à leurs besoins .D’autres cherchent des emplois précaires contrairement à certaines qui vendent leur corps pour s’épargner de certains maux » renseigne-t-elle. Et d’ajouter que le CENOU (Centre d’œuvres Universitaires) doit voir et revoir la situation des étudiantes au campus, qui souffrent énormément.
Aux dires de Cheick Sissoko de la FSJP, ces filles se donnent facilement aux hommes pour pouvoir me mettre quelque chose sous les dents. « Pour moi ce n’est pas une façon de faire face aux problèmes. Elles doivent essayer de travailler pour gagner leur pain dignement. Sinon, la prostitution à laquelle, elles s’adonnent peut les nuire » conclue-t-il.
« Je vis depuis trois ans au campus de la FAST. Au début je ne faisais qu’étudier mais depuis un an j’ai rencontrée une amie qui couche avec des étudiants de notre faculté pour de l’argent. Elle m’a ensuite présenté des amis qui venaient me voir dans ma chambre quand mes colocataires étaient absentes. J’ai gagnée de l’argent comme ça et je me suis achetée tout ce qui me manquait » soutient une étudiante en Géographie, qui a préféré rester dans l’anonymat.
Nombreuses sont ces jeunes filles aux campus, qui souffrent beaucoup financièrement pour s’assumer les frais subsidiaires des études. Les parents au village qui n’envoient pas d’argent mais réclament et ne se soucient point des conditions de vie de leurs enfants en ville. Pour cela, ces étudiantes ne voulant pas décevoir leurs parents font le tout pour le tout pour eux. Donc, cela poussent d’autres à vendre leurs corps.
Car elles n’ont pas de travail et les bourses ne couvrent pas tous leurs besoins. C’est le cas d’une étudiante de la FLSL. Qui nous a témoigné en ces termes : « beaucoup de gens pensent que je couche par plaisir, mais ils se trompent. Je n’ai personne sur qui compter. Je me prends entièrement en charge, je suis ici pour étudier comme je ne travaille pas, la seule solution que j’ai trouvée pour pouvoir continuer mes études c’est de me prostituer. Ma famille restée au village me réclame parfois de l’argent. Souvent j’ai du mal à me regarder dans un miroir car j’ai honte de moi-même ».
La prostitution des étudiantes au campus prend de plus en plus de l’ampleur, et nombreuses d’entre elles affirment que c’est par manque de moyens. Donc, si une disposition pouvait-être prise pour les aider un peu et de réduire la prostitution au niveau scolaire, cela pourrait constituer une grande promotion des conditions, à la fois estudiantines et féminines.
Aoua Traoré
Source: Tjikan
Malijet
Une question de patriotisme
- Daouda A.K. Traore
- August 17, 2017
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Projet de formation en transformation agroalimentaire
- Doumma Maiga
- March 07, 2021
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Projet de formation en transformation agroalimentaire
La CPD, résolue à participer pleinement et concrètement au développement du Mali, lance un projet de formation en transformation agroalimentaire à l’attention des femmes de Sévaré, dans la région de Mopti.
Appuyé par des partenaires , ce projet participe à l'émancipation et à l'autonomisation des femmes.
A terme, 50 femmes seront formées dans la transformation de 6 produits agro-alimentaires locaux et accompagnées dans le lancement de leurs activités.
Le lancement officiel a lieu ce lundi 08 Mars 2021 à Sévaré.
Les partenaires :
- Unité de Transformation agroalimentaire Musso Lafia & Centre de Formation Bakary Diallo à Sévaré
- Direction Régionale de la Promotion de la Femme de l'Enfant et de la Famille de Mopti
- Ambassade de France au Mali
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